Motivations :
La décision de devenir végétarien peut être due à une combinaison de raisons :
Éthique
Il existe aujourd'hui de petites minorités dans le monde pour lesquelles la viande est un aliment de base ; principalement les membres de chasseurs nomades ou les sociétés gardant des troupeaux à l'instar des inuits et des saamis. Alors qu'il est possible de vivre en très bonne santé avec une alimentation végétarienne, une majorité de la population mondiale mange cependant de la viande par tradition, par commodité ou pour le plaisir. Les « végétariens éthiques » considèrent que ce ne sont pas des justifications suffisantes pour la souffrance occasionnée par la production de viande. Certains considèrent par ailleurs que la plupart des gens désapprouveraient les conditions de vie des animaux d'élevage s'ils avaient pleinement conscience de la réalité de la production industrielle. Ce type de végétarisme est souvent associé avec le mouvement de Libération Animale, quand bien même tous les végétariens éthiques ne souscrivent pas à cette notion de droit de l'animal.
L'antispécisme est un mouvement philosophique et politique qui considère que tous les êtres sensibles (capables de ressentir de la souffrance, du plaisir et d'autres sensations et émotions) sont égaux en un sens moral; et qu'en conséquence, les intérêts d'un animal non humain à ne pas souffrir ou à vivre une vie heureuse et satisfaisante ont autant d'importance que les intérêts équivalents d'un humain. Dès lors, le spécisme est une discrimination arbitraire fondée sur l'espèce, tout comme le racisme est une discrimination arbitraire fondée sur la race et le sexisme une discrimination arbitraire fondée sur le sexe. Selon ce point de vue, tout comme il serait gravement contraire à l'éthique que d'élever et d'abattre un humain pour sa chair, même lorsque cet humain a un niveau intellectuel équivalent à celui d'un cochon (handicapés mentaux profonds...), il est éthiquement inacceptable d'élever et d'abattre un cochon pour sa chair. Cependant une telle approche comporte des limites car si certains soutiennent que c'est du spécisme que de se nourrir d'autres animaux, il n'en reste pas moins que les végétaliens font du "reignisme" puisqu'ils consomment ce qui provient du reigne végétal sans se soucier que les plantes sont des êtres vivants et ressentants, étant capables de stress et de réactions à la douleur.
D'autres raisons existent mais ne sont pas forcément prépondérantes comme par exemple le principe de non-violence (généralisé à la violence que subissent les animaux) ou la volonté de revaloriser la mort et la souffrance jusqu'alors banalisées.
Intérêt environnementalLa production de viande et de produits d'origine animale dans la quantité actuelle et probablement future n'est pas soutenable du point de vue de l'environnement. On soutient également que même si l'agriculture industrielle moderne est soutenable, elle change les écosystèmes plus rapidement qu'ils ne peuvent s'adapter. Bien que l'agriculture végétarienne produise certains des problèmes de la production animalière, l'impact environnemental de cette dernière est bien plus grand.
L'eau devient une ressource de plus en plus rare dans de nombreux endroits du monde. Sa consommation trop importante par les humains endommage les rivières et les écosystèmes et mène à la salinité et la désertification. Un régime végétarien consomme considérablement moins d'eau qu'un régime basé sur la viande. Cela est dû au fait que, pour produire de la viande, de l'eau doit être utilisée dans la production de nourriture pour animaux, qui doit être donnée aux animaux pendant leur vie entière. La perte d'eau (et d'énergie) entre les niveaux trophiques est très importante. Quand les grains vont directement aux humains, cette inefficience est évitée. En effet, la production de viande nécessite 60 fois plus d'eau que celle d'une même quantité de céréales et bien que les céréales contiennent moins de protéines, pour obtenir la même quantité de protéine, l'agriculture réclame 13 fois moins de ressources que l'élevage. Un régime carné consomme environ 4000 litres d'eau par jour tandis qu'un régime végétarien en consomme 1500 [1]. Aux États-Unis, plus de la moitié de l'eau consommée est utilisée pour la production de bétail.
Les protéines animales requièrent de plus grandes dépenses d'énergie fossile, huit fois plus que pour une quantité comparable de protéine végétale. Cette consommation d'énergie fossile produit du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. La production animalière produit également du fumier. Aux États-Unis (le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre), le bétail produit environ 20% des émissions totales de méthane. Une tonne de méthane a un potentiel de réchauffement de la planète de 23 tonnes de dioxyde de carbone.
L'élevage en batterie, bien qu'utilisant moins de surface, requiert de grandes quantités de nourriture qui doivent être cultivées sur de grands étendues de terre. La production animalière de plein-air requiert du terrain de pâturage, ce qui a motivé l'utilisation de terres non développées et la déforestation. L'empiètement des terres sauvages a augmenté le rythme de l'extinction des espèces et endommagé les services offerts par la nature, tels que le traitement naturel de la pollution. Les terrains sur-pâturés perdent leur capacité à supporter la production animale, ce qui rend nécessaire davantage d'expansion agricole. D'après l'ONU, la déforestation due à l'élevage est une des principales raisons de la perte d'espèces végétales et animales dans les forêts tropicales. La surpêche et le chalutage sont également destructeurs pour les écosystèmes marins.
SantéDe nombreuses statistiques indiquent que le régime végétarien a une incidence plus faible sur les risques cardio-vasculaires, certains cancers, l'ostéoporose et l'arthritisme. L'Association Diététique Américaine [
www.eatright.org] qui fait autorité dans son domaine affirme que « Quand bien même des facteurs extérieurs, tels que l'activité physique et le fait de s'abstenir de fumer et de boire de l'alcool, pourraient jouer un rôle, une alimentation sans viande est clairement un facteur contribuant à réduire le taux de morbidité et de mortalité de plusieurs maladies dégénératives chroniques » et considère que le régime végétarien est efficace pour la prévention et le traitement de nombreuses affections.
Certains chercheurs comme Dean Ornish auraient obtenu des résultats positifs en traitant des maladies du cœur de certains patients avec un régime végétarien strict et un programme visant à diminuer le stress. Des préoccupations nutritionnelles encouragent aussi les régimes favorisant les fruits, les légumes et les céréales et minimisant la viande et l'absorption de lipides sans toutefois les interdire.
La physiologie omnivore même de l'homme est souvent remise en question[2]. En effet, la denture et l'appareil digestif de l'homme sont très différents de ceux des carnivores purs ; elle est de type frugivore. Si, à la différence des herbivores et des granivores, l'homme ne dispose pas d'un estomac spécifique à la la nutrition végétale (sa vésicule biliaire s'épuise à la digestion des huiles végétales), son intestin mesure dix à douze fois la longueur de son corps, contre quatre à cinq fois chez le carnivore. Ce parcours est trop long pour la viande qui a ainsi le temps de libérer ses toxines qui sont absorbées par la muqueuse intestinale avant de passer dans le sang. Ces déchets toxiques (urates, acide lactique, corps gras saturés, albumine) et les purines de la viande sont très difficiles à éliminer par le foie et les reins. Ce surcroît de travail fatigue et encrasse à la longue ces organes.
ReligionBeaucoup de religions, dont le bouddhisme, l'hindouisme, le taoïsme, et spécialement le jaïnisme, enseignent que toute vie devrait avoir une valeur et ne devrait pas être détruite volontairement pour une gratification humaine non nécessaire.
Beaucoup des premiers chrétiens (dont les Pères du désert) étaient végétariens. Ensuite, les ordres Trappiste, Bénédictin et Carthusien encouragèrent le végétarisme, comme les Adventistes du septième jour. Au XIXe siècle, des membres de la secte de la Bible Chrétienne établirent le premier groupe végétarien en Angleterre et aux États-Unis. Le Pape Jean III prononça un anathème contre "ceux qui refusent de manger des plats de viande" lors du premier synode tenu à Braga au Portugal.
Les Rastafaris suivent en général un régime appelé I-tal, qui évitent d'absorber de la nourriture qui a été artificiellement préservée, aromatisée ou altérée chimiquement. Les Rastas bien souvent ne mangent pas de viande, ils s'en réfèrent pour cela aux écrits bibliques.
« Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. » La Genèse 1:29, La Torah et le végétarisme.
Selon certains spécialistes de la Torah, cela signifie que l'objectif initial de Dieu était que l'homme soit végétarien. Pour eux, Dieu donna par la suite la permission aux hommes de manger de la viande à cause de la faiblesse des hommes, mais l'idéal pour les hommes serait d'être végétarien. Cependant, d'autres avancent que les gens peuvent manger des animaux car Dieu donna leur domination à Adam et Ève.
Esthétique Quelques personnes considèrent intuitivement la viande peu appétissante, particulièrement crue, et préfèrent simplement s'abstenir de consommer de la chair animale pour des raisons esthétiques ou émotionnelles.
SolidaritéBien qu'il ne soit peut-être pas déclencheur, il existe, parmi les arguments avancés par les végétariens, celui de la solidarité envers les peuples du tiers monde puisque qu'un bœuf fournit 1 500 repas alors que les céréales qu'il a consommé sa vie durant fourniraient 18 000 repas (selon arsitra). Le végétarisme permettrait ainsi d'économiser la nourriture et d'endiguer les famines. Cependant, sans qu'il soit nécessaire que les populations occidentales deviennent végétariennes, une meilleure gestion des ressources alimentaires et agricoles permettrait aussi de pallier les famines existantes. Et de plus, les pays occidentaux connaissent une surproduction de nourriture et la baisse de consommation de pays riches ne garantit en rien le meilleur approvisionnement de pays pauvres étant donné qu'une part non négligeable de l'alimentation du bétail occidental vient de pays en voie de développement où la nourriture fait parfois défaut pour les populations locales (comme en 1985, pendant la famine, ou l’Ethiopie continua à exporter des céréales pour le bétail Anglais.)
GoûtEnfin, le goût est bien sûr aussi une raison qui pousse à ne pas manger de viande. En effet, l'attrait gustatif pour la viande peut être absent. Cela entraîne donc souvent un régime ovolacto-végétarien, ou un régime plus strict si d'autres raisons rationnelles viennent s'ajouter à cet aspect.
Considérations pragmatiques À l'époque moderne, la viande produite industriellement est mêlée avec des produits chimiques (hormones de croissances, antibiotiques, contraceptifs, colorants et pesticides). D'ailleurs, la viande des animaux élevés aux hormones (notamment les vaches et les porcs engraissés ainsi que les saumons d'élevage) contiennent des proportions plus importantes de graisses et une valeur nutritionnelle moins importante que les viandes des animaux sauvages et libres qui leur correspondent. Par conséquent, beaucoup de gens sont végétariens non pour des raisons éthiques ou esthétiques, mais simplement parce que la viande de nos jours est moins nutritionnelle et coûte souvent plus cher que les plantes qui ont juste légèrement moins de valeur nutritive.
Convictions analoguesAlors que le végétarisme est généralement défini strictement comme étant à la base un régime alimentaire, beaucoup de végétariens motivés religieusement, éthiquement ou environnementalement (avec les mouvements de Libération Animale et les partis verts) s'efforcent de minimiser les dommages causés aux animaux de tous les points de vue possible.
De nombreux végétariens considèrent qu'essayer d'éviter les produits fabriqués à partir des parties du corps d'un animal (cuir, suif, savon) fait partie de leur définition du végétarisme (les éviter strictement est du véganisme). D'autres considèrent le cuir fabriqué à partir d'animaux morts de causes naturelles comme acceptable. Comme ceci est impraticable pour beaucoup d'hindous, certains n'utilisent absolument aucun produit fabriqué avec de la peau de vache. Quelques états ont même interdit l'abattage de vaches dans les lieux de pèlerinages ou dans des régions entières dans lesquelles les hindous sont attachés au caractère sacré des vaches.
Beaucoup des végétariens motivés pour des raisons de santé sont aussi concernés par l'agriculture biologique ou/et par l'utilisation d'OGM dans la production alimentaire.
Critiques Carence en vitamine B12Une carence en vitamine B12 résulte souvent d'un régime végétalien (excluant donc oeufs, fromages, laits, miel etc) sans suppléments. Tandis que tous les aliments basés sur des animaux contiennent des quantités satisfaisantes de B12, peu de plantes en contiennent suffisamment.
Quelques produits, comme la spiruline, sont présentés comme d'excellentes sources de Vitamine B12, ce qui n'est pas le cas. Ils contiennent pas de Vitamine B12 sous forme active (cobalamine).
Toutefois, un assortiment de nourriture a des vitamines ajoutées comme les steaks aux céréales, des boissons douces, le lait de soja, marmite, vegemite... Les suppléments de B12 tels que les pilules à vitamines sont souvent préparés à partir de déchets d'abattoir et ne conviennent donc pas aux végétaliens, même si le nombre de marques ne contenant pas de produits animaux augmente. B12 est stockée dans l'organisme pendant quelques mois, les symptômes de l'insuffisance n'apparaissent donc pas immédiatement lorsqu'on débute un régime purement végétalien, mais peuvent éventuellement être sévères.
Acides aminés, lipides, Vitamine A,D,K et E Quelques nutriments importants (acides aminés, lipides, vitamines A, D, K et E) sont présents en grande quantité dans la viande, mais avec une attention minimale, un régime végétarien contenant une bonne proportion de tous ces nutriments peut être suivie. L'Association Diététique Américaine déclare : « À elles seules, les sources végétales de protéines peuvent fournir des quantités adéquates d'acides aminés si elles sont consommées de façon variée et que les besoins énergétiques sont satisfaits ». Il est plus commun de trouver des signes de scorbut et des autres conséquences des déficiences en vitamine C chez les gens qui ne se sustentent qu'au fast food. Pourtant, il est important pour les végétariens et les véganistes d'être conscients de leurs besoins en protéines, B12 et autres nutriments. Comme tous les régimes, le régime végétarien doit être équilibré et inclure une variété d'aliments.
Ethique sélective On reproche souvent aux végétariens (à l'exception des fruitaliens) de ne pas prendre en considération la souffrance des plantes[3] qu'ils tuent pour se nourrir alors qu'il prétendent ne pas manger d'animaux pour des raisons d'ordre éthique.
Source du dossier sur le végétarisme trouvé sur :
http://fr.wikipedia.org/ou
http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9g%C3%A9tarisme